Le grand silence blanc de Louis Frédéric Rouquette
Ce roman, ou plutôt ce récit autobiographique, écrit par Louis-Frédéric Rouquette en 1921, conseillé pour les adolescents de 13 à 16 ans, devrait être lu par les adultes !
C’est l’histoire de Freddy, diminutif de
Louis-Frédéric Rouquette, le narrateur, un jeune Français, et de son chien
Tempest, son fidèle compagnon, son meilleur ami.
Vous l’avez compris : Freddy, lassé de courir les rues de Paris le ventre
vide, décide de courir le monde pour se changer les idées vers 1916-1917. Il
part dans le Grand Nord, entre le Canada et l’Alaska, à la recherche du
précieux minerai jaune : l’or.
Il rejoint la mythique ville de Dawson, au cœur de la ruée vers l’or du
Klondike. Pourtant, Freddy parle bien plus d’or qu’il n’en cherche vraiment.
Ce livre m’a profondément ému.
À mes yeux, cet homme est un peu le « Jack London français ».
Pourquoi ? par la richesse de son écriture et par ses personnages qui sont
le cœur et l’âme de toute cette histoire.
Rouquette ne se contente pas de
descriptions superficielles : il peint chaque scène, chaque rencontre avec
des détails vivants, marquants.
Ce roman de 189 pages est divisé en vingt chapitres racontant chacun une
petite histoire en soi, bien plus que de simples mots couchés sur du papier.
Le premier chapitre, "Une visite en manière de présentation", est particulièrement important pour saisir toute la profondeur de l’œuvre.
Dans les solitudes glacées du Grand Nord, entre le Canada et l’Alaska, proches du pôle, Freddy découvre les liens d’amitié, d’amour, de désillusions qui l’unissent au reste de l’humanité.
Les chapitres sont courts, rythmés et
nous entraînent dans une vie tour à tour violente, sanglante, cocasse… et
parfois délicieuse.
C’est le récit du quotidien dans cet immense pays blanc, tout blanc où
chaque déplacement avec les chiens de traîneau peut tourner au drame.
On y ressent les angoisses de la solitude, l’ambiance brutale des saloons,
l’alcool qui fait des ravages… là-bas.
Freddy a dédié son livre à son chien de traîneau, Tempest. Leur relation va bien au-delà d’un simple lien maître-animal : c’est une fidélité absolue, sans borne.
Je vous invite à savourer ces récits
poignants, souvent pleins d’humour, écrits par un auteur français formé au
contact étroit, douloureux, mais fertile de l’immensité sauvage.
Voilà une réussite remarquable due au vigoureux talent de Louis-Frédéric
Rouquette.
Braver le froid par cette canicule
d’aujourd’hui, ça fait du bien.
Bonne lecture glacée !
Fabiolino
Ah ! J’oubliais : prévoyez des Kleenex pour la fin… chuttt !