Au XVIIIe siècle vécut en France un homme qui compta parmi les personnages les plus géniaux et les plus horribles de son époque.
Il s'appelait Jean-Baptiste Grenouille.

Sa naissance, son enfance furent épouvantables et tout autre que lui n'aurait pas survécu.

Mais Grenouille n'avait besoin que d'un minimum de nourriture et de vêtements et son âme n'avait besoin de rien. Or, ce monstre de Grenouille, car il s'agissait bien d'un genre de monstre, avait un don, ou plutôt un nez unique au monde, et il entendait bien devenir, même par les moyens les plus atroces, le Dieu tout puissant de l'univers, car "qui maîtrisait les odeurs, maîtrisait le cœur des hommes".

 
 

 

C'est son histoire, abominable... et fantastique qui nous est racontée dans Le Parfum, un roman qui, dès sa parution, eut un succès extraordinaire et est devenu très vite un best-seller mondial.

"À vue de nez, un chef-d'œuvre". (Bernard Pivot.)
"Ici, chaque page sent, on n'a jamais lu ça. Odeur de fleurs, de tourbe et de sanie, tout est mêlé, avec une extraordinaire virtuosité..."
(Sylvie Genevoix, Madame Figaro.)

 
 

 

Ci-dessous, je vous poste quelques photos du film que je vous engage à voir, superbement réalisé
qui colle avec exactitude au livre ( il existe en DVD)

 
     
 

 
 

Ci-dessus, Grenouille avec son maître parfumeur

 
 

 

 
 

 
     
 

Cueillez-le, sentez-le, humez-le à vous en étourdir.
Ayez du flair, du nez, du tarin, ne passez pas à côté !
J'ajouterai qu'à ce prix, un tel Parfum, dont l'arôme n'a d'égal que la générosité, en est presque indécent...
La perfection olfactive a un prix et pour ce faire, votre vie, aux yeux de Grenouille, n'en a aucun.

 
     
 

 
     
 

À dater de ce jour, en revanche, il lui semblait savoir enfin qui il était vraiment : en l'occurrence, rien de moins qu'un génie ; et que sa vie avait un sens et un but et une fin et une mission transcendante : celle, en l'occurrence, de révolutionner l'univers des odeurs, pas moins ; et qu'il était le seul au monde à disposer de tous les moyens que cela exigeait : à savoir son nez extraordinairement subtil, sa mémoire phénoménale et, plus important que tout, le parfum pénétrant de cette jeune fille de la rue des Marais, qui contenait comme une formule magique tout ce qui fait une belle et grande odeur, tout ce qui fait un parfum : délicatesse, puissance, durée, diversité, et une beauté irrésistible, effrayante.

 
     
 

 
     
   

Il sentait qu'elle était un être humain, il sentait la sueur de ses aisselles, le gras de ses cheveux, l'odeur de poisson de son sexe, et il les sentait avec délectation.
Sa sueur fleurait aussi frais que le vent de mer, le sébum de sa chevelure aussi sucré que l'huile de noix, son sexe comme un bouquet de lis d'eau, sa peau comme les fleurs de l'abricotier...
et l'alliance de toutes ces composantes donnait un parfum tellement riche, tellement équilibré, tellement enchanteur, que tout ce que Grenouille avait jusque-là senti en fait de parfums, toutes les constructions olfactives qu'il avait échafaudées par jeu en lui-même, tout cela se trouvait ravalé d'un coup à la pure insignifiance.

   
     
 

 
   

En vérité, Grenouille, la tique solitaire, cet être abominable, ce monstre de Grenouille, qui n'avait jamais éprouvé l'amour et ne put jamais l'inspirer, était ce jour de mars sous les remparts de Grasse, et il aimait, et cet amour le rendait profondément heureux.
Certes, il n'aimait pas un être humain ; n'allez pas croire, par exemple, qu'il aimait cette jeune fille, là-bas, dans la maison au-delà du mur. Il aimait le parfum.
 Lui seul et rien d'autre, et encore l'aimait-il parce que ce serait le sien.

   
   

   
         
   

Lui, voulait fuir, pour l'amour du ciel, fuir, mais où ? Il voulait craquer, voulait exploser, pour ne pas être
étouffé par lui-même
Finalement il s'effondra....