Plus qu’un polar
« Jour de ressac »...On s’en doute cela se passe en bord de mer. Au Havre précisément où a habité Maylis de Kerangal, une ville qu’elle connaît par cœur et qu’elle aime.
Le corps d’un homme est retrouvé sur la digue. Dans une de ses poches, un ticket de cinéma avec écrit au stylo un numéro de téléphone. L’enquête révèle que c’est le numéro d’une femme, doublure de cinéma. Elle est interrogée mais ignore tout de cette affaire. Par contre, la ville du Havre qu’elle retrouve lui est familière. Minutieuses, délicates sont les descriptions de Maylis de Kerangal. On sent comme elle les odeurs de la pétrochimie, on respire l’humidité de la jetée, on cligne des yeux aux éclats de lumière du phare et il y a ce bruit du ressac… Un mot traduit toutes ces sensations « le battement cardiaque de la nuit portuaire ».
Dans sa recherche de ce qui peut bien le lier à cet inconnu, tout un passé défile, les bombardements du Havre, les amies d’enfance... Elle met ses pas dans ses pas, fait des rencontres comme ces deux femmes qui ont fui la guerre d’Ukraine... Quand l’histoire recommence... quand les souvenirs remontent comme les vagues en ressac.
Plus qu’un polar, « jour de ressac » est une quête humaine captée sur le vif mais aussi un cri d’amour à la porte océane qui a séduit tant d’artistes et pour n’en citer qu’un, Claude Monet dont le tableau « Impression, soleil levant » a donné naissance à l’Impressionnisme.